
De quoi ça parle ?
Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d’assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.
Fille d’un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l’anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d’un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu’elle n’a jamais imaginé.

Et c’est bien ?
Bien que pas trop fan de De Saxus et leur catalogue, comme d’habitude, la curiosité est là quand je lis plein de retours positifs sur un ouvrage. J’ai parfois eu de bonnes surprises, donc généralement, j’y mets un pied histoire de voir.
Autant le dire tout de suite : mon entrée dans cette lecture a été assez compliquée. Je ne vais pas vous dire que c’est un livre que j’ai apprécié, parce que j’ai trouvé le style vraiment pas bon du tout, mais c’est une expérience-lecture qui ne se termine – bizarrement – pas trop mal.
Le premier tiers du bouquin a été une vraie purge. J’ai par moment eu l’impression qu’aucun travail éditorial n’a été fait. C’est lourd, l’agencement des phrases et les tentatives de métaphores de l’auteur sont vraiment en-dessous de tout. Les notes de bas de page alourdissent l’ensemble, et surtout, surtout, on a un humour « pipi-caca-zizi » de collégien graveleux, dont certaines piques vraiment sexistes sous couvert de sarcasme (et désolée, mais autant l’humour noir je donne à fond dedans tous les jours, autant là une ou deux fois, j’ai trouvé ça vraiment déplacé – cf le passage sur les caniveaux et les nanas, j’ai trouvé ça plus que très très limite). Sans parler du prologue que j’ai trouvé franchement cringe.
Je ne sais pas vraiment si l’auteur s’est calmé en cours de route ou si c’est parce que j’ai arrêté de lire les notes de bas de pages (à base de zizi-fesse souvent les quelques fois où j’y ai picoré des phrases), peut-être les deux. Toujours est-il que, crispée à l’idée de lire un bouquin mâtiné de blagues pseudo-humour sur les nanas, il n’en a rien été, et l’héroïne est plutôt pas trop mal développée (la raison pour laquelle je mets les blagues du début sur le compte de la maladresse). Elle évolue, et bien que le détail des quelques scènes de fesses m’ait paru inutile, pour ne pas dire un rien racoleur, ils ne font partie de son évolution, et j’ai trouvé l’auteur pas trop mauvais sur la construction d’un personnage féminin (en dehors du prologue cringe situé plus haut).
Les personnages sont plutôt attachants, bien qu’on soit dans de gros clichés bien classiques : une héroïne darkounette trop forte, des antagonistes méchants parce qu’ils sont méchants, des professeurs qui font aussi dans le cliché complet, un namoureux avec un passé traumatique, la vilaine rivale trop belle et cinglante et son acolyte balourd… Bref, ce n’est clairement pas un bouquin qui brille par son originalité. Les inventions propres à l’univers m’ont parues un peu inutilement originales/spectaculaires, voire j’ai un gros doute sur la cohérence de l’histoire de vrai-nuit / non-nuit. Je n’ai pas toujours adhéré à tout ce que l’auteur met en scène et j’avoue que les trucs darkinou badass ne sont plus trop mon trip (oui, je suis habillée tout en noir et je me vautre dans ton sang, mouahaha) (ouais je sais je suis fan de Gideon ; c’est darkinou badass) (mais Gideon c’est bien écrit) (oui j’arrête les parenthèse).
Alors, sur 800 pages, on pourra se demander pourquoi je n’ai pas refermé le bouquins avec tout le bagage ci-dessus… malgré tous les clichés et le style bien lourdingue, bizarrement, il y a un moment où ça devient addictif. Les mécanismes de la schoolfic / dark academia marchent bien, et l’envie de voir l’évolution de l’héroïne et la façon dont elle va se sortir des embûches croisées m’a malgré tout tenue en haleine. Et puis, il y a un bibliothécaire assez sympatoche, alors je suis restée un peu, pour voir. Les révélations finales ne brillent pas non plus par leur originalité mais font le job et apportent plutôt satisfaction dans la résolution des différents fils lancés par l’auteur.
Pour conclure, je dirais que j’ai aimé cette lecture de la même manière que j’aime les frites : ce n’est pas toujours très bon ou très sain et tu connais le plat par coeur, mais il y a un côté addictif qui fait que tu reviens. Et pour le coup tant mieux, parce que j’avais déjà acheté le 2 et que vu mes débuts de lecture, je commençais à me dire que j’avais fait une bêtise. On verra si la suite est moins vacillante.







