
De quoi ça parle ?
2182. A bord d’arches géantes, les humains fuient une Terre sur le déclin. Leur destination ? Sinisyys, une autre planète bleue découverte aux confins du système Eridani. Parmi ceux qui rêvent de la rejoindre, Eric et Johanna. Or, après avoir émergé du sommeil cryogénique, ils comprennent qu’ils n’ont pas atteint Sinisyys mais une structure artificielle si grande que l’esprit humain ne réussit même pas à en imaginer les limites. Où sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Eric, Johanna, et les autres colons, parviendront-ils à percer le mystère de l’artéfact labyrinthique puis à faire repartir le Stern III vers sa destination initiale ? Pour cet échantillon d’humanité au bord de l’extinction, débute alors un compte à rebours au final incertain !

Et c’est bien ?
Une lecture assez mitigée, avec du très bon, et du qui ne m’a pas plu du tout. J’avais été très partagée sur La dernière arche, qui se passe dans le même univers ; le principe des jardiniers, scarabées intelligents, m’avait beaucoup plu et m’ont engagée à lire le texte de l’auteur dont ils étaient issus.
Si Pyramides s’est avéré plus plaisant et plus cohérent à mes yeux que La dernière arche, pas mal de défauts que j’avais relevés s’y trouvent malgré tout.
Avant toute chose, on ne peut pas dénier à l’auteur une certaine ambition : il voit grand, il imagine un truc assez fou – c’est marrant comme la vaine exploration des humains et leur quête de sens m’a parfois fait penser à Rama -, et pour le coup, il ne choisit pas du tout la voie de la facilité.
Néanmoins, il résulte pas mal de « couacs » de cette volonté de voir grand ; comme pour La dernière arche, je regrette la faiblesse de traitement des personnages, que j’ai trouvée assez manichéenne et caricaturale. Eric, le second, du vaisseau, ne m’a pas donné l’impression d’être un militaire, et encore moins le second, mais plutôt d’un quidam lié qui erre un peu au hasard des événements. Les caractères assez caricaturaux des personnages font que l’on devine relativement rapidement qui tire les ficelles.
L’espace-temps sur lequel se déroule l’histoire n’aide pas non plus : il y a beaucoup d’ellipses – justifiées – , mais je pense que ça n’aide pas non plus à s’attacher aux personnages. Les revirements de Johanna perdent en crédibilité en raison de l’effet « avance rapide ».
J’ai également trouvé, même si l’auteur en prend son parti, qu’il y avait un peu trop de deus ex-machina : beaucoup de situations trouvent résolution un poil trop à pic.
En revanche, à côté de ces défauts, la partie exploration / découverte est stimulante et passionnante. Les thèmes que l’auteur essaie de soulever, avec plus ou moins de réussite – politiques, sociaux, humains… – donnent vraiment plaisir à lire l’ouvrage, et malgré ses défauts, je n’ai pas été ennuyée ni n’ai trouvé le voyage désagréable. Les Jardiniers donnent un vrai plus à l’ensemble et font partie des personnages auxquels on s’attache le plus.
Une lecture en demie-teinte, donc. Je ne sais pas si je poursuivrai les autres écrits de l’auteur – peut-être au moins ceux sur l’univers de Sinisyis, ne serait-ce que parce que j’espère avoir des réponses. Concernant les thèmes et les traitements en revanche, c’est assez souvent bancal, et pour le coup, j’ai trouvé que les mêmes étaient traités beaucoup plus finement dans la série Battlestar Galactica (d’ailleurs je me demande dans quelle mesure l’auteur ne s’en est pas inspiré ^^).