Publié dans Science-fiction

Un psaume pour les recyclés sauvages – Becky Chambers

De quoi ça parle ?

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité.
Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? ». Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question.

Et c’est bien ?

Si ce nouvel ouvrage de Becky Chambers entre droit dans la lignée des autres que j’ai pu lire, par ses thématiques mais aussi par leur traitement, c’est aussi sûrement celui qui, jusqu’ici, m’a le moins convaincue.

La lecture n’est pas désagréable, comme d’habitude, c’est très cozy-doudou. Le point de départ est plutôt alléchant : Dex, moine de son état, vit dans une utopie… une utopie qui semble lui peser sans qu’il parvienne à trouver pourquoi. A partir de là, le potentiel devient particulièrement intéressant. Un monde où tout tourne bien, sans grincer, est-il enviable ? Et toute la panoplie de fil à tirer sur le même thème.

Malheureusement, ce n’est pas par là que semble se diriger l’autrice – bon, ça c’est mon affaire et je ne lui reproche pas de ne pas avoir écrit le livre que j’aurais voulu. Néanmoins j’ai trouvé les thématiques assez molles et pas aussi pertinemment traitées que ce à quoi j’avais été habituée. La route en compagnie de Dex est agréable. Sérieusement moi, ouvrir une roulotte à thé, ça me botterait vraiment. Mais là encore, les trucs qui vont trop bien, ça embête Dex, qui file vers la forêt et se retrouve en pleine crise existentielle, en sus affublé d’un robot.

Si l’idée de traiter la place de l’être humain dans la nature est sympathique – car c’est là, finalement, le fond de l’histoire – j’ai trouvé que l’autrice restait très en surface du sujet. Le robot sert de contrepoint à la prise de conscience de Dex, mais il m’a manqué davantage de consistance au milieu de toute cette atmosphère fluffy (réellement agréable attention, mais j’ai le sentiment que ça a un peu étouffé le reste). Et j’avoue que je me suis un peu fait suer entre deux séances de philosophie qui m’a parfois donné l’impression de tomber dans des lieux communs.

C’est donc un mouais bof ; une lecture loin d’être désagréable, mais qui m’a clairement laissée sur ma faim.

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