
De quoi ça parle ?
Après les terribles meurtres de la maison De Wautier, le monde d’Amalia Van Esqwill s’est écroulé. Considérés comme les principaux suspects, Yonas et elle trouvent refuge dans les tumultueux Faubourgs de la ville. Mais s’ils peuvent se cacher de la garde havenoise, qui les protégera de l’emprise de l’enchantement ? Pour survivre, Amalia devra surmonter sa douleur, dompter ses peurs, s’adapter à la clandestinité… et accepter de confier son destin au jeu de la tour de garde.

Et c’est bien ?
Après l’excellent Trois lucioles, la lecture du deuxième tome de Capitale du Nord était de mise. La lecture de Citadins de demain, bien que très bien, avait été éprouvante par son atmosphère très oppressante et difficile à apprivoiser ; j’avais une légère appréhension avant de me lancer dans Mort aux geais !, appréhension vite évacuée, j’ai trouvé ce deuxième opus presque meilleur que son prédécesseur.
Le début est moins laborieux et plonge plus vite dans le vif du sujet, bien que tout le tome 1 vienne éclairer cette suite. Amalia passe « de l’autre côté ». Elevée dans la noblesse, elle découvre l’autre pan de sa cité, celle des « petits », des laborieux, des qui luttent. Les débuts de lecture ont été assez éprouvants car j’ai trouvé qu’une atmosphère dépressive planait sur le récit, une espèce de bulle hors du temps. Les deux personnages eux-mêmes finissent par s’y perdre, jusqu’à l’apparition de « la Machine », chapitre(s) assez fous où l’autrice m’a vraiment bluffée en terme d’évocation de la perte de repère de ses personnages.
Les éléments magiques sont toujours passionnants à suivre, ils ont leur importance dans l’histoire sans éclipser les thèmes traités. L’évolution d’Amalia est particulièrement intéressante, la façon dont elle mature ses certitudes sociales par rapport aux expériences auxquelles elle est confrontée est très bien amenée et fait réfléchir à pas mal de choses – les positions privilégiées que l’on peu avoir, la réversibilité de certaines vision de la réalité, l’impact d’actes que l’on pensait justes à un moment M sans mesurer toutes les conséquences, …
Les révélations de fin et les retrouvailles avec les Syctes participent de l’envie de lire la suite urgemment. Les livres de Claire Duvivier sont ceux que je trouve les plus « rêches » de la saga, ils sont moins « chaleureux » que leur pendant du Sud – moins faciles à chroniquer aussi ; mais je leur trouve un je ne sais quoi qui les place parmi les meilleures sagas de fantasy que j’ai pu lire.