Publié dans Fantastique, Science-fiction

Les miracles du bazar Namiya – Keigo Higashino

De quoi ça parle ?

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes hommes se réfugient dans une vieille boutique abandonnée dans l’intention d’y rester jusqu’au lendemain. Mais tard dans la nuit, l’un d’eux découvre une lettre, écrite 32 ans plus tôt et adressée à l’ancien propriétaire. La boîte aux lettres semble étrangement connectée aux années 1980. Les trois garçons décident d’écrire une réponse à cette mystérieuse demande de conseil. Bientôt, d’autres lettres arrivent du passé. L’espace d’une nuit, d’un voyage dans le temps, les trois garçons vont changer le destin de plusieurs personnes, et peut-être aussi bouleverser le leur.

Et c’est bien ?

Le bazar Namiya, c’est un peu une boîte que vous ouvrez, dans laquelle vous découvrez plusieurs histoires à déguster, des histoires de rencontres et des histoires humaines. A travers un jeu sur le temps où différents protagonistes vivant à des époques différentes vont, le temps d’une nuit, se trouver connectés par un mystérieux hasard, l’auteur évoque différents parcours de vie et l’évolution de la société japonaise dans les années 80.

L’auteur dépeint plusieurs personnalités, chacune avec leurs failles, leurs déboires, leurs joies et leurs déceptions. Dans un premier temps, j’ai été un peu déstabilisée car je me suis sentie déconnectée de la situation initiale et je ne m’attendais pas à ce que la narration soit construire comme elle l’est. Néanmoins, le bazar sert de fil rouge, on finit par retrouver ses billes et par se prendre au jeu de suivre ses figures variées.

L’écriture de l’auteur est douce et bienveillante, il en émane beaucoup d’humanité. L’ambiance Japon m’a évidemment beaucoup plu et j’ai beaucoup aimé la façon dont le texte est émaillée par cette culture que j’apprécie. J’ai adoré que l’histoire tourne autour de lettres et de l’écriture. Il ne s’agit pas spécifiquement d’un roman épistolaire. Quelques lettres émaillent ici et là le récit, et elles en sont les points d’achoppement, mais elles ne prennent pas de place. A travers ces échanges, j’ai retrouvé un sentiment d’amour de l’écriture, d’amour du papier, de prendre le temps de coucher sa pensée par écrit. J’ai eu un peu le même ressenti qu’en lisant La papèterie Tsubaki. Une culture de l’instant présent, celui où on prend le temps de poser les mots et où on exprime son « soi ».

Une découverte que j’ai grignotée avec plaisir, différente de ce à quoi je m’attendais, facile à lire et néanmoins d’une grande richesse.

A lire si vous recherchez :
– une lecture feel-good
– une aventure avec une touche de fantastique
– un fond qui offre un aperçu de la société et de la culture japonaise

Note : 5 sur 5.
Publié dans Fantasy, Jeunesse

Chroniques des temps obscurs, tomes 1 : Frère de Loup – Michelle Paver

De quoi ça parle ?

L’aventure commence il y a six mille ans…
L’Esprit du Mal s’est emparé d’un ours. Seul Torak, douze ans, peut le défier. La prophétie est formelle : il est Celui-qui-écoute. Il doit trouver la Montagne de l’Esprit du Monde pour rétablir l’harmonie entre les hommes, la nature et les animaux. Accompagné d’un jeune loup qui lui ressemble comme un frère, Torak s’engage dans la Forêt Profonde. Alors commence un étonnant périple au cœur d’une nature magique, à la fois fascinante et hostile…

Et c’est bien ?

Petite relecture d’une saga que je n’avais pas fini. Elle fait partie de celles que j’avais perdu de vue en attendant les parutions. Une petite remise dans le bain s’est avérée nécessaire avant de combler mes lacunes.

Les chroniques des temps obscurs offrent une plongée dans un monde où les hommes vivent dans la nature, en harmonie avec elle. Ils sont frères avec les animaux et les végétaux, vouent leur protection aux esprits. L’autrice diffuse ce contexte peu à peu, et j’ai beaucoup apprécié de partir suivre Torak et Loup à travers la Grande Forêt. On sent que l’autrice s’est beaucoup documentée sur de multiples points : les soins, la fabrication d’objets et de vêtements, la manière de vivre. Il en va de même pour le chamanisme et ses principes d’échange entre la réalité et le monde des esprits. Le tout accommodé de manière plutôt fine à un texte de fantasy : le principe des Mangeurs d’âmes, celui des trois âmes et de l’ours maudit… L’ensemble crée un monde plutôt original dans lequel chaque découverte est plaisante.

Ce premier tome narre aussi la quête initiatique de Torak : il y découvre qui était son père, pourquoi il a toujours vécu à l’écart des autres clans, et part à la recherche de ce qui pourra l’aider à vaincre l’ours et apaiser l’Esprit du Monde, rendu furieux par le mage qui a contribué à corrompre l’animal.

Les personnages quant à eux sont intéressants à découvrir. Ils correspondent certes à des schémas assez classiques mais ne tombent pas dans le cliché insupportable. Torak, enfant de la prophétie, relativement naïf quant à la vie des clan, trouve des réponses et une amie de choix en la personne de Renn, excellente chasseuse. Fin Kedinn, chef du clan du Corbeau, tient le rôle du colosse taiseux mais sympathique, et la mage Saeunn celle de la sage aux connaissances étendues.

Le périple engagé par Torak nous mène à sa suite dans un long voyage périlleux. L’histoire demeure classique mais pas simplette, et développe certains côté de manière suffisamment personnelle pour ne pas avoir l’impression de lire une redite de ce que l’on peut lire habituellement en matière de livres qui mettent en scène une quête initiatique. J’ai pour ma part particulièrement apprécié l’époque choisie et le fait que l’autrice ait cherché le réalisme quant aux modes de vies des héros.

Un bon petit texte jeunesse, qui se lit sans faim et avec grand plaisir.

A lire si vous appréciez :
– les aventures façon quête initiatique
– la fantasy d’inspiration préhistorique
– les livres où la nature est particulièrement présente

Note : 4 sur 5.
Publié dans Fantasy

Fils-des-Brumes, tome 1 : L\’Empire Ultime – Brandon Sanderson

Résumé : La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux. Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.

Avis : Après avoir lu Elantriss et après avoir été encouragée à découvrir les systèmes de magie d\’un auteur que je connais mal malgré sa renommée, j\’ai fait un petit détour par L\’empire Ultime dans le cadre d\’une lecture commune.

Alors que dire ? Je sais que j\’ai tendance à en attendre beaucoup des ouvrages et auteurices dont j\’entends souvent parler. Parfois même peut-être trop. Si, ici, cette lecture n\’a pas été désagréable, j\’en ressors néanmoins un sentiment de lourdeur.

J\’ai eu du mal à m\’attacher aux personnages. Trois d\’entre eux sont mis particulièrement sur le devant de la scène : Vin, la jeune adolescente, Kelsier, le fils-des-brumes qui lui sert de mentor, et Sazed, un personnage appartenant au peuple déclinant et mystérieux des terrisiens. Le personnage de Vin est au départ relativement pitoyable et agaçant. Heureusement, l\’auteur la fait évoluer de manière intéressante et on s\’y attache. Sazed conserve son mystère durant une bonne partie du livre et est plutôt sympathique. Quant à Kelsier… mon avis reste ambivalent : s\’il est plutôt plaisant à découvrir au début, son évolution reste assez improbable, il devient agaçant, et surtout, l\’auteur nous le décrit comme charismatique alors que mon ressenti de lecture a été complètement en décalage avec cet aspect.

Les autres personnages relativement proches de ces personnages font des apparitions, sont sommairement présentées mais n\’ont pas eu assez d\’épaisseur à mon goût pour que le lecteur s\’y attache. Pas de personnage secondaire réellement fort, à part peut-être Elend Venture, mais dont le devenir reste pas mal cliché. Les méchants, quant à eux, sont très méchants.

L\’histoire en elle-même est agréable, mais relativement convenue. Beaucoup de ficelles et de retournements de situation sont assez gros et déjà vus. Je dois cependant convenir que la fin m\’a surprise, plutôt agréablement. La magie décrite ne m\’a pas particulièrement défrisée, d\’autant moins que j\’ai trouvé l\’auteur trop lourdement pédagogique sur le sujet. Si on est attentif, il est aisé de deviner les ficelles dès que l\’auteur évoque ses métaux. Qu\’il soit insisté aussi lourdement sur l\’apprentissage de Vin auprès de personnages spécialisés en telle magie, de manière régulière, m\’a paru très lourd.

L\’expression de cette magie m\’a été difficile à appréhender, surtout dans la manière dont l\’auteur la décrit. On brûle du métal, et côté vocabulaire sur cet aspect, c\’est très pauvre, on tourne toujours sur les mêmes phrases schématiques. Au bout de 900 pages, cet aspect devient lassant.

La narration, enfin, m\’a paru contribuer à la lourdeur générale. On sent les grosses ficelles qui charpentent l\’ouvrage, les procédés appliqués. Certains schémas sont particulièrement éculés, et je ne parle pas ici du fait que j\’aurais l\’habitude de lire de la fantasy, mais d\’éléments que l\’on retrouve facilement dans le cahier des charges de films grands publics. C\’est sympa, ça se laisse regarder / lire, mais en termes d\’originalité et de satisfaction, j\’ai trouvé cela assez pauvre.

Dans l\’ensemble donc, de bonnes idées à travers les terrisiens, toute la mythologie autour du vilain, le Seigneur Maître, Vin qui tente de s\’infiltrer chez les nobles… Mais le tout est enrobé trop lourdement à mon goût. Si je dois résumer schématiquement mon ressenti du livre : le début n\’en finit pas de démarrer, et passer plusieurs centaines de pages à lire des réunions (j\’en ai pas déjà assez au taff :p ), le milieu noie les passages intéressants dans beaucoup de passages qui m\’ont paru inutiles, les dernières 150 pages, enfin, donnent un rythme plus intéressant. En somme, 900 pages pour tout ça me paraît clairement de trop. Malgré ses quelques défauts, j\’avais trouvé Elantriss plus intéressant, pour L\’Empire Ultime j\’ai eu le sentiment que l\’auteur essayait de reprendre la même recette – j\’ai trouvé pas mal de similarités dans les schémas de déroulement de l\’histoire – , mais que l\’exercice a été ici beaucoup plus laborieux.

Publié dans Défi, Fantasy

Le mois de la fantasy

C\’est parti pour le mois de la fantasy version 2020, un défi qui consiste, tout simplement, à lire des ouvrages de fantasy en lien avec les différentes catégories définies par Pikiti. L\’occasion pour moi de sortir divers livres de mes étagères. Cette année, les consignes sont en lien avec le thème du Seigneur des Anneaux.

Voici donc les quelques lectures que j\’ai prévues pour l\’occasion :

La fureur de Smaug – un livre avec des créatures fantastiques
Oh, Gandalf !– une relique de ta Pile à Lire
 

Dame Arwen – une héroïne ou une autrice


Tolkien, le toi de la fantasy– un classique du genre
La communauté de l\’Anneau– une lecture commune




Peter Jackson – un livre adapté à l\’écran
Du hobbit au Seigneur des Anneaux – un tome d\’une saga

Une balade en Modor– un livre dont on repousse la lecture
Galadriel la magicienne – un livre avec de la magie ou de la sorcellerie



Gimli, Aragorn, Legolas, Frodon – un livre avec des nains, des chevaliers, des elfes…
Un anneaux pour les gouverner tous – un livre avec des artefacts
 



La dernière catégorie, Le chant de Pippin, sera remplie en fonction de ce que je croiserai dans mes lectures ; pour l\’heure je n\’ai pas grand-chose qui rentrerait dedans. 
Une excellente lecture à tous les participants. N\’hésitez pas à nous rejoindre si vous le souhaitez 🙂
 
Publié dans Fantasy

Magie Ex-libris, tomes 1 à 3 – Jim C. Hines

Magie ex-libris, ou le fantasme du lecture et particulièrement de science-fiction – fantasy. Isaac Vainio est bibliothécaire. Mais pas un simple bibliothécaire : il fait partie des Gardiens, une société secrète fondée par Johannes Gutenberg chargée de veiller sur la magie. La particularité de cette dernière ? Certaines personnes parviennent à tirer des livres objets et créatures magiques pourvu qu\’il y ait suffisamment de lecteurs. Isaac a été mis au placard quelques années auparavant lors d\’une mission qui a mal tourné. Ravalé au rang de catalogueur, il ronge son frein, jusqu\’à ce qu\’un jour, trois vampires surgissent et s\’en prennent à lui. Pour une raison qu\’il va chercher à élucider.

Autant le dire tout de suite, cette trilogie est un ovni, un petit bijou qui se lit d\’une traite. Pour le plus grand bonheur des fans de SFFF, Isaac en est fan aussi, et les clins d\’oeil et références abondent et parsèment chacun des livres. Livres, films, séries, pas mal de titres connus de la culture pop y passent. Autre point à soulever : cela ne prend pas le pas sur l\’histoire, et je pense ne pas trop m\’avancer en affirmant que quelqu\’un qui ne connaîtrait pas ces références n\’y perd rien en cohérence. Par contre il y gagnera sûrement des titres à lire ou à voir, car l\’auteur nous a gentiment gratifié d\’une bibliographie en fin d\’ouvrage.

Le personnage d\’Isaac est fort sympathique, et Titache, son araignée-flamme également. Le duo est assez drôle et Isaac, en esprit pas franchement raisonnable et prêt à n\’en faire qu\’à sa tête devient vite attachant. Certains personnages gagnent en épaisseur et en capital sympathie au fil des tomes : Lena la dryade, le docteur Nidi Shah, Nicholas Pallas… chacun avec son type de magie, développée de manière très intéressante (je regrette d\’ailleurs un peu de ne pas avoir pu en apprendre davantage sur la magie bardique de Nicholas).

J\’ai été contente de trouver un univers d\’urban fantasy qui me plaise. J\’ai lu surtout de la bit-lit et le moins que l\’on puisse dire, c\’est que ce n\’est pas franchement mon trip. En revanche, les vampires de l\’auteur, dont les différentes espèces dépendent des livres qui ont été écrits sur le sujet, sont relativement drôles à découvrir, et il en va de même des loups-garous.

L\’aventure façon policier qui se déroule est bien menée, mêlant découvertes et action, pas d\’ennui, et le second tome est dans cette veine : jubilatoire. J\’émets toutefois un bémol concernant le tome 3, où le côté clins d\’oeil est moins présent, et où Isaac, diminué d\’une manière et pour des raison que je ne détaillerai pas afin d\’éviter tout spoil, est un peu moins flamboyant que dans les tomes précédents. Ce derniers tome a un côté chasse au trésor façon Dan Brown qui n\’est pas franchement ma tasse de thé (même si en soi, ce 3e opus est également très bien).

En somme, une très bonne série de livres, à découvrir pour tous les fans de culture geek, et pour tout ceux qui cherchent une aventure sympathique.