Publié dans Science-fiction

Rossignol – Audrey Pleynet

De quoi ça parle ?

Lointain futur. Espace profond.

Plus qu’une prouesse technologique, la station est une expérience. Politique, sociale, économique, philosophique. Ainsi, au sein de ce gigantesque assemblage minier peuplé d’espèces venues de tous horizons, les stationniens se définissent moins en fonction de leurs origines que de leurs pourcentages génétiques. Melting-pot utopique, la station offre de fait un refuge de tolérance unique au cœur de la Galaxie — une vie en symbiose gérée par les Paramètres qui adaptent l’environnement aux différentes morphologies, aux contraintes physiques, à toutes les essences du vivant. Ou du moins offrait… De profonds désaccords entre les Spéciens, favorables à la séparation interespèce, et les Fusionnistes, qui œuvrent pour davantage de métissage, cristallisent les tensions.

Au milieu de ces courants qu’elle ne maîtrise pas, une femme, stationnienne insignifiante, va devoir choisir son camp, et par là même, peut-être, peser sur le devenir de la station et sa myriade d’habitants.

Et c’est bien ?

Une excellente lecture.

J’ai eu du mal à rentrer dans le texte en raison du foisonnement intrinsèque au lieu décrit par l’autrice : une station lieu de non-droit, dans laquelle se rencontrent de nombreuses espèces. Néanmoins, une fois entrée dans le récit, j’ai beaucoup apprécié les thèmes évoqués, et les inventions proposées.

J’ai trouvé le principe de la station vraiment bien trouvé : les fameux Paramètres évoqués dans le résumé définissent chaque individu et forment une espèce de « carte d’identité ». Ainsi, le système permet d’adapter l’environnement d’une pièce quand deux espèces aux besoins biologiques se trouvent dans une même pièce. Cela crée un léger inconfort, mais permet à une grande diversité d’existences de se côtoyer quand d’ordinaire elles ne le pourraient pas. Certaines se retrouvent néanmoins en périphérie, trop différentes des éléments biologiques classiques pour pouvoir se mêler à la station.

Ce qu’Audrey Pleynet imagine ici, c’est une notion de vivre ensemble assez fantastique… et des enjeux intéressants. Evidemment régis par cette notion de Paramètres, les habitants et la société qu’ils forment les ont érigés en principe important. Les paramètres vous définissent… et cela finit évidemment par poser des problèmes idéologiques entre les pro « pureté » et les pro « hybridation ».

L’histoire est d’autant plus intéressante que sa construction l’est également. L’héroïne qui nous raconte son histoire est en fuite. On ne sait pas pourquoi. Ses moments de planque sont entrecoupés du récit de son enfance puis de sa vie d’adulte dans la station et permettent au lecteur d’appréhender le fonctionnement et les enjeux de ce lieu si particulier. On y voit l’éveil politique de notre protagoniste, ses choix, ses doutes… on sent l’autrice engagée sur ses sujets, et elle les place habilement, sans qu’ils fassent forcés. Certains thèmes mineurs, comme la prostitution, sont également évoqués. J’ai beaucoup aimé les messages glissés ici et là.

Les seuls bémols que j’ai trouvés dans ce texte tiennent au jargon que j’ai trouvé parfois inutile ; un élément qui m’agace assez, que ce soit en SF ou fantasy. Et la fin, que j’ai trouvée manquant de quelque chose, en comparaison du reste qui est vraiment de très bonne facture. Malgré cela, j’ai beaucoup, beaucoup aimé ce texte, plein d’espoir sur l’idée de vivre ensemble, et la fin tout en douceur et en finesse est particulièrement réussie.

Note : 4.5 sur 5.
Publié dans Post-apocalyptique, Science-fiction

Dans la forêt – Jean Hegland

De quoi ça parle ?

Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

Et c’est bien ?

Un bouquin que je voulais lire de longue date et que j’ai enfin sorti de ma PaL. Si je comprends ce qui a fait son succès, et plus encore aux US dans les années 90, je ne peux pas dire que ce texte ait été un coup de coeur pour moi.

La première moitié est très contemplative et immobile. C’est voulu et ça a sa logique, mais c’est particulièrement lourd et je me suis longtemps demandé ce qui rattachait le texte au fameux nature writting. On s’enlise avec les deux filles dans un quotidien gluant, comme elles sans vision de ce qui se passe, l’ensemble émaillé de souvenirs de leur vie avant effondrement.

J’ai trouvé la seconde moitié du texte beaucoup plus intéressante ; les deux héroïnes cessent d’attendre que les choses reviennent « à la normale » et se bougent (enfin) les fesses. On peut imaginer que le mode de vie occidental ne les a pas aidées à prendre les choses en main, habituées à un confort qui coule de source, mais je dois avouer que pour deux jeunes personnes approchant de la vingtaine, j’ai eu du mal à comprendre qu’elles restent inactives aussi longtemps. Une prise de conscience vient un peu faire bouger tout ça – à mon grand soulagement -, prise de conscience forcée par un événement que j’ai trouvé particulièrement mal mis en scène : cela arrive comme ça, comme un cheveu sur la soupe.

Les pages nature deviennent davantage présentes, bien plus intéressantes, superbes – utiles au roman et instaurant un retour aux sources, à une vie en prise avec un vrai réel. Les pages sur les femmes, la féminité, la maternité (même si argh, l’accouchement j’avais envie de secouer Nell, mais fouuuuuuuus la paix à ta soeur 😬 ) sont vraiment très chouettes aussi. Le style fait peu à peu basculer le lecteur avec les deux filles dans une forme de conscience immédiate de l’environnement, dans une reconnexion avec ce qui nous entoure particulièrement salvatrice.

Le déroulé du roman et le ré-ensauvagement des filles m’a fait penser, au fond, à un Appel de la forêt version être-humain, le glissement vers la fin est vraiment bien rendu. Je regrette juste que des maladresses se soient glissées ici et là. Je pense que ce qui a dû frapper, avec ce roman, c’est la réaffirmation de l’être humain en tant qu’animal et partie intégrante de la nature et la remise en cause de la société de consommation. Le contexte US et années 90 dans lequel le roman est paru a dû être encore plus marquant, même si le propos est encore largement pertinent aujourd’hui, y compris en France. Il s’agit d’un texte marquant quand on commence à s’interroger sur l’écologie, la consommation, la place de l’humain.

En ce qui me concerne, on n’est pas sur un coup de coeur en raison de l’intérêt en dents de scie que j’ai trouvé au texte. Et j’avoue que les thèmes et ce genre de réflexion me sont familiers, donc ils ont peut-être moins eu l’effet « coup de poing » escompté. Néanmoins la seconde moitié et cette glissade presque hypnotique dans ce que j’appellerais « le sauvage » m’ont vraiment happée, et rien que pour cela, je pense que le livre vaut le détour. Pas un coup de coeur, mais une très bonne lecture malgré tout.

Note : 3.5 sur 5.
Publié dans Science-fiction

Vers les étoiles – Mary Robinette Kowal

De quoi ça parle ?

En 1952, une météorite s’écrase au large de Washington, dévastant une grande partie de la côte Est des États-Unis et tuant la plupart des habitants dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Par chance, Elma York et son mari, Nathaniel, en congé dans les Poconos, échappent au cataclysme et parviennent à rejoindre une base militaire.

Elma, génie mathématique et pilote pendant la Seconde Guerre mondiale, et Nathaniel, ingénieur spatial, tentent de convaincre les militaires que la météorite n’a pu être dirigée par les Russes. Mais, ce faisant, ils découvrent que la catastrophe va dérégler le climat de manière irréversible et entraîner, à terme, l’extinction de l’humanité.

Seule issue : l’espace. Une coalition internationale lance un programme spatial de grande envergure… inaccessible aux femmes. Elma compte pourtant bien y prendre part et devenir la première Lady Astronaute.

Et c’est bien ?

Un ouvrage que je ne demandais qu’à aimer : une uchronie, un aspect féministe, antiraciste, la conquête spatiale, un postulat de départ qui me faisait très envie. Malheureusement la sauce n’a pas pris ; j’ai eu tout du long l’impression de ne pas trouver le récit auquel je m’attendais. En soi ce n’est pas toujours un mal, de ne pas avoir ce à quoi l’on s’attend, en revanche quand on a l’impression d’avoir eu un super teasing mais que le soufflé retombe, c’est un peu plus frustrant.

Le style, pour commencer, m’a paru beaucoup trop plat. C’est vraiment quelque chose dont j’ai besoin, que l’écriture soit à la hauteur d’un contenu. Si l’un ou l’autre manque, je risque de ne pas m’y retrouver. Ici, l’autrice se contente d’énoncer son histoire et de balancer, beaucoup trop régulièrement à mon goût, des phrases d’une banalité qui m’ont plusieurs fois fait lever les yeux au ciel.

Concernant l’histoire, j’ai eu la sensation d’une histoire instrumentalisée pour les besoins des messages que l’autrice voulait faire passer, sans grande subtilité. A chaque fois, tout est expliqué et j’ai vraiment eu la sensation qu’on me prenait par la main pour me dire « regarde, ça c’est sexiste », « ça, c’est raciste ». Le tout analysé par une héroïne dont j’ai trouvé la finesse d’analyse presque anachronique pour l’époque à laquelle c’est mis en scène, ou en tout cas pas présenté de manière crédible.

L’héroïne d’ailleurs, ainsi que les autres personnages, m’ont paru particulièrement cliché. Elma est une vraie Mary Sue. Génie des maths, très lucide sur le sexisme ambiant, elle réussit tout avec brio, sort les bonnes phrases au bon moment, et même les difficultés auxquelles elle fait face se résolvent par magie. Son mari est parfait, beau, complètement déconstruit. Son antagoniste est un vilain sexiste. L’histoire quant à elle, enchaine toutes les scènes cliché d’un film américain et les écueils se résolvent de la même manière. Jusqu’aux dialogues qui m’ont vraiment fait l’effet de scènes surexposées. Et ne parlons pas des scènes de fesse avec analogies super fines à base de fusées et de décollages – zyeux au ciel again.

Le scénario, enfin, n’a pas rempli mes attentes. Je m’attendais à une course à l’espace, on a finalement les démons intérieurs de notre astronaute et peu du contexte politique, scientifique et social que j’attendais. L’autrice a doté son héroïne d’une angoisse maladive et enchaîne les scènes « je vomis et j’égraine les suites de Fibonacci parce que je suis mathématicienne » de manière très impersonnelle. Je me suis toujours demandé ce qu’était ce fameux « show, don’t tell » conseillé aux auteurs, là j’ai parfaitement intégré le principe tant j’ai eu l’impression d’avoir ici un magnifique contre-exemple. Aucune implication émotionnelle, tout est froidement posé sur les pages, j’ai eu bien du mal à investir cette lecture

Quelques passages sont plutôt intéressants : ceux où Elma effectue sa préparation d’astronaute – mais ne vous faites pas d’illusion, ça dure 10 pages sur 550 avec là encore, grand renfort de scènes cliché qui montrent comme elle est trop forte – et celle où on entre dans une cabine de décollage façon Thomas Pesquet – mais même problème, ça dure malheureusement trop peu de temps pour le savourer.

Bref. En soi, les idées de départ me bottaient complètement, mais la platitude du récit, le manque de crédibilité des personnages et les promesses manquées m’ont vraiment rendu la lecture désagréable, j’ai eu du mal à le finir. Parmi les lauréats des prix reçus par ce bouquin et que j’ai pu lire, celui-ci n’est vraiment pas parmi ceux que je trouve réussis.

Note : 2 sur 5.
    Publié dans Fantasy

    Quand la tigresse descendit de la montagne – Nghi Vo

    De quoi ça parle ?

    Des tigresses métamorphes amatrices de poésie, des mammouths de guerre aussi impressionnants que placides, une jeune lettrée tiraillée entre son coeur et sa raison, fantômes, goules et esprits-renards à l’affût, aventures baroques et amours libres…

    Et c’est bien ?

    Après avoir passé un excellent moment avec L’impératrice du Sel et de la Fortune, je n’ai pas tardé à plonger dans les tome suivant, empressée de découvrir la suite des aventures de Chih et de Presque-Brillante. Si j’ai beaucoup apprécié cet opus, je dois cependant avouer que je l’ai trouvé une chouille en-dessous du tome précédent. Malgré tout, on trouve quand même du très très bon dans cet ouvrage.

    Ma première joie a sûrement été de découvrir les fameux mammouths évoqués dans le tome 1. Ils m’avaient fascinée déjà, de loin, et les découvrir là, pour de vrai, avec leurs gardiens, m’a laissée telle une petite fille avec des étoiles dans les yeux. L’intelligence que l’autrice leur prête, ainsi que leur lien avec leur gardien en fait un élément de l’univers des Collines Chantantes qui me passionne particulièrement.

    Retrouver également ces animaux-esprits, dont on n’est pas bien sûr des intentions – ici par l’entremise des tigres, fait aussi partie de ce qui donne un petit côté Miyazaki à l’ensemble. Ici, nos protagonistes cherchent à ne pas se faire dévorer et, ainsi qu’une Shéhérazade, Chih tente de retarder ce moment en racontant une histoire. Et c’est là que je tombe une nouvelle fois amoureuse de la façon dont Nghi Vo construit ses histoires.

    Dans le tome 1, j’avais trouvé très intéressante la construction d’une histoire autour de celle des objets, la façon dont l’autrice rendait quasiment hommage autant à ceux qui les avait fabriqués qu’à l’histoire qu’ils convoyaient. Dans ce tome 2, le lecteur est ici confronté à une histoire dont la version fait débat. Chih, porteur de la mémoire des hommes, possède une version ; les tigresses, porteuses d’une autre version, celle d’un univers dont l’humain est déconnecté, en proposent une autre. J’ai trouvé le procédé assez brillant et très intéressant dans ce que l’autrice traduit de la mémoire qui fait Histoire, de ce qui est transmis. Mais c’est aussi je crois l’ambition de ce procédé qui m’a un peu moins emballée. La mise en scène est parfois un peu lourde et j’ai parfois trouvé l’opposition Homme/Nature dans la version des faits un peu gentille et facile. L’histoire rapportée m’a plu, mais m’a paru manquer de couleur et de relief.

    Par ailleurs, on reste dans un univers et une configuration narrative que j’ai beaucoup apprécié, et dont il me tarde de découvrir d’autres pans – Entre les méandres, le tome 3, attend sagement dans ma pile de lecture. Une bonne lecture donc, mais à laquelle il m’a manqué une petite étincelle pour attendre le coup de coeur du tome 1.

    Note : 4.5 sur 5.
    Publié dans Fantastique, Service de presse

    Jenny-les-vrilles – Jeff Noon

    De quoi ça parle ?

    Bienvenue à Hoxley-sur-la-Vive, petit village hors du temps, où la vie des habitantes et habitants est rythmée chaque jour par de lourdes traditions : 357 saints y sont fêtés aléatoirement, et leurs règles scrupuleusement respectées du matin au soir. Ainsi, sainte Meade exige un vœu de silence absolu ; le lendemain, les saints Edmund et Alice obligent tout le monde à porter le masque et l’uniforme rituels…
    Comment mener l’enquête dans ces conditions ? Nyquist erre sur les traces de son père, porté disparu depuis vingt ans, que personne ne semble connaître à Hoxley. Nyquist a pourtant en sa possession une poignée de photographies le représentant dans ce village.

    Et c’est bien ?

    Premier roman de Jeff Noon pour moi, par l’entremise du Masse Critique Babelio. J’avais, il y a quelques années, lu une de ses nouvelles dans Souriez, vous êtes gérés, mais j’avoue que je n’en garde aucun souvenir. Jenny-les-Vrilles m’a interpellée par son résumé et cette histoire de saints et de règles de vie quotidiennes. Je regrette juste un peu le « Alice au pays des merveilles sous acide » mentionné par l’éditeur en quatrième de couverture car ce n’est vraiment pas un appel du pied en ce qui me concerne.

    Comme attendu, l’entrée dans l’histoire se révèle assez chelou, et les motifs qui amènent Niquist, notre détective privé, à Hoxley-sur-la-Vive, demeurent assez floues. Ce n’est pas le premier texte de l’auteur concernant ce personnage et je n’avais pas le contexte de ce dernier – cependant, en post lecture, je peux vous dire que cela ne pose aucun problème, l’auteur pose les jalons qu’il faut pour que le lecteur ponctuel des aventures de son détective ne soit pas perdu.

    La découverte du village se fait en premier lieu par l’entremise d’une femme qui donne des noms aux branches des arbres, première rencontre particulière de Niquist. Par la suite, le dévoilement progressif de la vie au village est émaillé par la découverte des saints et de leurs exigences. Niquist les découvre malgré lui : évidemment pas au fait des règles pour le jour donné, celui-ci attire rapidement l’hostilité des villageois, et rencontre, de fait, de sacrés écueils pour son enquête.

    Emaillé de fantastique et dressant un univers onirique et assez farfelu, c’est avec une certaine fascination que j’ai plongé dans ce village de campagne anglaise, dans lequel des meurtres ne tardent pas à survenir. L’ambiance du roman prend une allure assez gluante et addictive, et l’ensemble m’a fait penser à un mélange entre L’inspecteur Barnaby et Sleepy Hollow. Dans ce marasme, notre protagoniste ne lâche pas l’affaire, et persiste à découvrir ses racines, ce père absent dont il espère retrouver la trace.

    Je conserve un léger bémol quant à la scène de résolution, que j’ai trouvée un rien floue, mais c’est surtout pour chipoter. La plongée dans cet univers un peu fou m’a beaucoup plu, ainsi que la façon dont l’auteur tisse, avec un style plutôt plaisant, une atmosphère barrée et passionnante, mâtinée d’un ton végétal qui n’a pas été pour me déplaire. Jenny-les-Vrilles propose une aventure qui d’emblée me donne envie d’aller jeter un oeil aux autres aventures de Niquist – La ville des histoires et Un homme d’ombre. Si l’aventure vous tente, n’hésitez surtout pas, dépaysement garanti !

    Note : 5 sur 5.