Publié dans Fantasy

L\’enfant de poussière – Patrick Dewdney

Résumé : La mort du roi et l\’éclatement politique qui s\’ensuit plongent les primeautés de Brune dans le chaos. Orphelin des rues qui ignore tout de ses origines, Syffe grandit à Corne-Brune, une ville isolée sur la frontière sauvage. Là, il survit librement de rapines et de corvées, jusqu\’au jour où il est contraint d\’entrer au service du seigneur local. Tour à tour serviteur, espion, apprenti d\’un maître-chirurgien, son existence bascule lorsqu\’il se voit accusé d\’un meurtre. En fuite, il épouse le destin rude d\’un enfant-soldat.
Avis : Quelques lectures d\’avis particulièrement positifs sur ce livre m\’ont poussée à m\’y plonger. Je l\’ai refermé un peu mitigée, mais néanmoins prête à lire la suite.

L\’enfant de poussière offre un moment de fantasy lent, souvent contemplatif – parfois même un peu trop – et particulièrement attaché aux relations humaines – une rareté dans le genre, et particulièrement appréciable. C\’est à la fois ce qui en fait sa force et sa faiblesse : mon immersion dans l\’histoire a été en conséquence très en dents de scie, alternant les passages où je me suis ennuyée, et des moments de narration particulièrement exaltants. L\’auteur s\’attarde beaucoup sur les paysages et sur les états d\’âme de Syffe, le narrateur – l\’univers paraît de ce fait particulièrement riche et fouillé.

Cet attachement aux détails apporte une certaine proximité avec les personnages, que l\’on apprend à connaître petit à petit. L\’aspect \ »relations humaines\ » dont je parlais plus haut est particulièrement appréciable. Chaque protagoniste nous est dévoilé peu à peu et prend peu à peu sa place. J\’ai notamment beaucoup aimé Nahirsipal et Osrick.

J\’ai en revanche eu du mal à m\’attacher à Syffe. En effet, sur une bonne première moitié, j\’ai eu l\’impression de retrouver FitzChevalerie, le héros de Robin Hobb. J\’avais adoré L\’assassin royal quand j\’étais lycéenne. En revanche, retrouver un héros sur lequel on a l\’impression que se concentrent tous les malheurs du monde m\’a à la fois déstabilisée, et à failli me faire lâcher l\’aventure. Heureusement, cet aspect s\’efface petit-à-petit, l\’auteur parvient à étoffer son héros, qui prend de l\’assurance, et que l\’on apprend à connaître et apprécier.

Les paysages, contrées et peuples sont également minutieusement présentés. Les clans et leurs manières de vivre donnent réellement envie de les découvrir, d\’autant qu\’avec ce premier tome, on effleure à peine leur culture. De nombreux mystères font surface et suivent le héros : quelles sont les personnes qui le suivent, que signifient ces rêves qui le hantent, en saurons-nous plus sur les \ »dreisi\ » ? Certains liens se font aisément et assez vite… mais l\’auteur distille les informations de manière parcimonieuse et parvient à créer l\’envie d\’en savoir plus.

En somme, des haut et des bas dans ma lecture, mais une immersion particulièrement forte, qui m\’a poussée à inviter le tome 2 dans mes rayonnages, prise par une envie de me glisser à nouveau dans cet univers que j\’ai appris à apprécier… un peu comme on retrouve de vieux chaussons confortables. A voir comme la suite se présentera… j\’en attends beaucoup !

C\’est du bon !

Publié dans Fantasy

Les sentiers des Astres, tomes 1 & 2 – Stefan Platteau

Résumé :

Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?

  Résumé : 
Sept hommes, une femme et une enfant. Ce sont les derniers compagnons qu\’il reste au barde Fintan Calathynn pour mener à bien la quête du Roi-diseur, à travers une forêt boréale plus menaçante que jamais. Neuf survivants aux abois, retranchés dans la grotte des Teules, encerclés par l\’ennemi. À l\’heure où la gabarre livre ses derniers secrets, et où les arbres tremblent de la colère des géants, les fugitifs devront jouer cartes sur table et révéler les ombres issues de leur passé. À commencer par l\’énigmatique Shakti…

 Avis : Une saga découverte un peu par hasard. J\’attendais à une table aux Imaginales, lorsque j\’ai entendu l\’auteur, juste à côté, expliquer à une lectrice qu\’il s\’était inspiré de l\’histoire des bateliers et des vikings. Intriguée, je me suis donc procuré les deux premiers tomes de cette saga.

Le début du premier tome m\’a paru un peu lent. Le mystérieux Bâtard décide de raconter son histoire, mais prend son temps et se perd dans de nombreuses circonvolutions. En parallèle, l\’histoire de ces hommes d\’armes qui remontent le fleuve pour trouver le Roi-Diseur et dont on ne sait pratiquement rien ni des motivations (que l\’auteur distillera au fur et à mesure), ni des personnes. Ce qui m\’a surtout tenue, sur la première moitié, a été la richesse du monde dessiné peu à peu par l\’auteur. Dans les deux fils narratifs, des mystères, des êtres fabuleux disparus, des géants noirs (ouuuh le Porcher Noir, des passages bien prenants et stressants), un fleuve et une forêt angoissants et recelant de nombreux dangers, un peuple mystérieux.

Et puis, deuxième moitié, les choses s\’accélèrent, les deux fils se rejoignent. L\’île des Lunaires a vraiment titillé ma curiosité, et on commence vraiment à appréhender et à s\’attacher aux personnages. Et lorsque la Grande Gabarre appareille pour retrouver la Petite gabarre partie en éclaireur, autant dire que là, impossible de lâcher l\’ouvrage.

Moi qui déteste les tentatives de vente quand on me présente un livre \ »digne du Seigneur des Anneaux\ »… je crois pourtant que là, je ne peux pas m\’empêcher un parallèle. Pas dans les thèmes (qui sont complètement différents), mais dans le déroulé de narration. Un début assez lent et qui pose des bases, et une deuxième moitié qui lance les choses. Et je dois vous dire que, lorsque l\’auteur fait sonner des cors aux abords du fleuve et que nos héros comprennent qu\’ils vont devoir sauver leur peau, je me suis vraiment sentie dans le même état d\’esprit que lorsque j\’étais enfant et que j\’ai abordé le passage de la Moria. Celui où la compagnie de l\’Anneau se découvre coincée et commence à entendre les tambours ennemis résonner au loin. Un pur moment jouissif, où l\’on vibre vraiment avec l\’histoire et ses rebondissements. Et j\’ai d\’autant moins de mal à comparer Stefan Platteau à Tolkien que la plume, bien que différente, m\’est apparue elle aussi particulièrement riche, précise, ciselée.

Je n\’ai donc pu m\’empêcher de sauter à pieds joints dans le deuxième tome, dont le rythme est (je rassure les craintifs de rythmes lents 😉 ) plus soutenu dès le départ. On en apprend davantage sur Fintan, Miach, Nadrach, ces hommes partis chercher le Roi-Diseur. A ma grande joie, car c\’était vraiment ma frustration du premier tome. On en apprend également plus sur le peuple de la forêt, les Teules, qui m\’avaient déjà beaucoup séduite lors d\’une brève rencontre précédente. Et on assiste également au récit d\’un autre personnage : celui de la mystérieuse Courtisane, personnage énigmatique et dont le lecteur ne peut manquer, à l\’instar des autres personnages, de se demander pourquoi le capitaine Rana, chef de l\’expédition, a choisi de l\’embarquer, elle et sa fille.

Un deuxième tome un rien plus sombre, où l\’on découvre les peuple du nord et dont les notes de culture chamanique m\’ont également beaucoup, beaucoup plu. En sus de la mise en scène d\’un personnage féminin particulièrement intéressant.

Je comptais attendre la sortie poche pour acheter le dernier tome, Meijo… sorti en 2018. Trop long à attendre, il a dores et déjà atterri sur mes étagères en version grand format (oui, c\’est tellement bien que j\’ai osé dépareillé mes tomes :p).

En somme, une excellente saga, à découvrir, à lire. A mes yeux une oeuvre majeure de fantasy.

Coup de coeur

Publié dans Défi

Pumpkin Autumn Challenge

Bonjour à tous et à toutes 🙂 
Un petit défi pour entamer l\’automne : le Pumpkin Autumn Challenge de Guimause, qui déjà fleure bon le craquant et l\’odeur des feuilles mortes, les couleurs flamboyantes et les fête à la citrouille (si, si u_u). 
Au menu… 4 menus. Le lecteur peut choisir de lire la totalité de l\’un d\’eux. Ou choisir de picorer. Pour ma part j\’ai choisi le pallier Un appétit de goule, soit de lire les 3 livres de chaque menus Pour les modalités complètes, je vous invite dores et déjà à vous rendre chez Guimause si vous êtes intéressées.
En attendant, voici les menus en question :

Un petit tour sur des titres que j\’ai choisis ? C\’est par ici :

Automne frissonnant

Lasser, mariage à l\’égyptienne, de Sylvie Miller et Philippe Ward

L\’étrange vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman
Le club des punks contre l\’apocalypse zombie, de Karim Berrouka
Automne Douceur de vivre
Le songe d\’une nuit d\’octobre, de Roger Zelazny
Père et fils, tome 4, de Mi Tagawa
L\’enfant de poussière, de Patrick Dewdney
Automne ensorcelant
Atelier des sorciers, tome 3, de Kamome Shirahama
Wild Cards, tome 2 : Aces high, dirigé par George R. R. Martin
La voie des pierres, tome 1 : Les pierres et les roses, d\’Elisabeth Vonarburg
Automne enchanteur
Les sentiers des Astres, tome 2 : Shakti, de Stefan Platteau
La fée, la pie et le printemps, d\’Elisabeth Ebory
Guinevere, de Jean-Louis Fetjaine
N\’hésitez pas à nous rejoindre ! 🙂
Publié dans Fantasy

Des sorciers et des hommes – Thomas Geha

Résumé : Sur la grande île de Colme, quand on sait mettre toute morale de côté, la vie offre de nombreuses opportunités. Boire, voler, rudoyer ou tuer, tel est le quotidien de Hent Guer, un guerrier redoutable, et de Pic Caram, un sorcier aux rubans. Tous deux écument routes et cités à la recherche de proies faciles. Toutefois, leurs plans se trouvent contrariés lorsqu’un matin de gueule de bois, Hent constate, impuissant, la disparition de Pic. Sur la grande île de Colme comme ailleurs, les talents d’un sorcier aux rubans attirent bien des convoitises ! Pour le mercenaire, pas question d’abandonner son partenaire de crime : spolier son prochain est beaucoup plus drôle avec l’aide d’un sorcier à la morale légère. 
Avis : Et un nouveau coup de coeur pour un texte de Thomas Geha. Après les Alone (que je ne peux que conseiller très chaudement à qui recherche un bon post-apo qui ne plombe pas du tout le moral), nous voici dans un monde fantasy, qui s\’ouvre sur les aventures de héros peu moraux. Car en effet, Hent Guer et Pic Caram, en plus de n\’être guère recommandables, ne s\’embarrassent pas de scrupules : ça brûle, ça pille et ça massacre allègrement… mais pas sans conséquence. 
J\’ai beaucoup aimé les quelques fils narratifs développés au travers du récit. Ceux-ci se rejoignent dans le dernier quart du roman, mais plonger dans chacun d\’eux m\’a fait l\’effet de m\’immerger dans un nouveau récit. Nouvelles inventions, nouveaux personnages (même si Hent et Pic se retrouvent en filigrane les quelques fois où ils sont absents), nouvelles atmosphères. De la sorcière marine Bikkir à Drao Druber en passant par Joanni la guerrière, Yasi l\’espionne ou le grandsang Velveille, autant de personnages et d\’aventures. Autant de personnages qui ont tous leurs noirceurs, leurs failles et leur histoire. 
La façon dont les fils se tissent et s\’entremêlent est d\’autant plus réussie que chaque élément trouve sa place à la fin, de manière subtile. Le monde fantasy que l\’on découvre offre de nombreuses découvertes qui me laissent vraiment très en attente d\’en découvrir un peu plus : sur les Grandsang, sur Scalèpe, sur la Mer d\’os… De même que, j\’avoue, j\’aimerais beaucoup retrouver ces personnages dans de nouvelles aventures.
J\’ai retrouvé dans cet ouvrage quelque chose qui m\’avait totalement séduite dans Alone : une atmosphère pas toujours drôle, mais pas pour autant anxiogène. Un petit côté bon enfant, une histoire colorée et très plaisante et aisée à lire, qui n\’en réserve pas moins des surprises et une certaine complexité, sans tomber dans la facilité, le manichéisme. On a là une histoire, dans laquelle on aime à se glisser confortablement. 
En somme, un texte que je ne peux que recommander.
Coup de coeur
Publié dans Fantasy, Jeunesse

La Trilogie de la Poussière, tome 1 : La Belle Sauvage – Philip Pullman

Résumé : À l\’auberge de la Truite, tenue par ses parents, Malcolm, onze ans, voit passer de nombreux visiteurs. Tous apportent leurs aventures et leur mystère dans ce lieu chaleureux. Certains sont étrangement intéressés par le bébé nommé Lyra et son dæmon Pantalaimon, gardés par les nonnes du prieuré tout proche. Qui est cette enfant ? Pourquoi est-elle ici ? Quels secrets, quelles menaces entourent son existence ? Pour la sauver, Malcolm et Alice, sa compagne d\’équipée, doivent s\’enfuir avec elle. Dans une nature déchaînée, le fragile trio embarque à bord de La Belle Sauvage, le bien le plus précieux de Malcolm. Tandis que despotisme totalitaire et liberté de penser s\’affrontent autour de la Poussière, une particule mystérieuse, deux jeunes héros malgré eux, liés par leur amour indéfectible pour la petite Lyra, vivent une aventure qui les changera pour toujours. 
Avis : Fan de la saga A la Croisée des mondes, découvert à la toute fin de mon cm2 – saga qui avait détrôné le petit sorcier Harry potter en terme de livre préféré – , la parution d\’une préquelle ne pouvait que me tenter. Un brin réticente cependant, car en terme de retours sur une saga à succès, je suis en général assez déçue. 
Il n\’en a rien été cependant. Le plaisir a été grand de retrouver l\’univers parallèle de Lyra, dans cette histoire encore un bébé. Renouer avec les daemons, la poussière, et surtout, le mystérieux objet qu\’est l\’aléthiomètre… miam. Les personnages sont aussi attachants que ceux de la saga d\’origine. J\’ai beaucoup aimé suivre le quotidien de Malcolm, fils d\’aubergistes, garçon serviable et débrouillard. J\’ai beaucoup aimé suivre l\’évolution de sa relation avec Alice, jeune femme plutôt rèche au premier abord… mais personnage qui s\’avère bien plus intéressant qu\’on ne le pense au fur-et-à-mesure de l\’avancée du roman. J\’y ai retrouvé un peu de cet aspect sauvage et indépendant qui m\’avait tant plu chez Lyra. 
On retrouve également un grand méchant emblématique suivi d\’un daemon effrayant. Tout comme Mme Coulter et son singe m\’avaient terrorisée, enfant, cet homme et sa hyène folle m\’ont particulièrement marquée. Tout comme Mme Coulter n\’est pas une antagoniste antipathique et gratuitement méchante, ce mystérieux homme fou et son daemon mutilés ont une part d\’humanité. On ne peut s\’empêcher de les détester autant que de les prendre en pitié. 
Enfin, l\’histoire en elle-même, par le style de narration et les éléments, emportent une fois de plus le lecteur dans un conte formidable, au gré des flots et à travers des aventures qui tiennent souvent du domaine du merveilleux. Les thèmes abordés sont traités finement (et pas du tout artificiellement) : intolérance, fanatisme, culture, ouverture… 
Autant d\’ingrédients qui ont fait que j\’ai retrouvé l\’état d\’esprit dans lequel j\’avais lu cette saga. Autant d\’ingrédients qui me font dire que cette préquelle vaut vraiment le coup, si vous souhaitez vous replonger dans cet univers. 
Le prochain tome devrait, à priori, mettre en scène une Lyra cette fois âgée de vingt ans, et narrer des événements après A la Croisée des mondes. Dans tous les cas, je serai sans faille au rendez-vous.
Coup de coeur