
De quoi ça parle ?
France, pays des droits de l’homme et du citoyen. Dans un climat de tensions sociales, un célèbre journaliste et lanceur d’alerte est froidement exécuté dans son appartement parisien.
Sur les lieux du crime, alors que certains concluent déjà à un acte terroriste, la capitaine de police Florence Roche exige d’être chargée de l’enquête. Placardisée pour raisons politiques, elle est déterminée à découvrir la vérité, quitte à ce que celle-ci déplaise à sa hiérarchie.
La policière trouve une alliée naturelle en Julia, fille du journaliste, mêlée malgré elle à l’affaire lorsqu’une des sources de son père la contacte, et la pousse dans les rouages d’une machination qui pourrait ébranler jusqu’aux fondations de notre démocratie.

Et c’est bien ?
Une enquête sympathique qui m’a laissée un peu mitigée sur certains aspects, et enthousiaste par d’autres. Le lecteur fait connaissance avec un journaliste militant, investi dans la lutte politique et contre la société de surveillance orchestrée par les géants du numérique.
Dès le départ, on sent que l’auteur met beaucoup de sujets qui lui tiennent à coeur dans le texte. On reconnaît bien vite les personnalités et événements, dont les noms ont été changés, mais aux résonances familières. Si j’ai apprécié ces parallèles à peine masqués, j’ai trouvé, à un moment donné, que l’auteur en mettait trop. Certes tout est lié, mais l’ensemble finit par donner une impression un peu fourre-tout et maladroite. L’auteur est documenté et militant sur la question, j’adhère aux propos qu’il avance… mais je n’ai pu m’empêcher de ressentir une sensation de « trop ». Idem sur la société de l’information, l’auteur apporte plein de billes et on sent que le sujet lui est familier. Peut-être y ai-je été peu réceptive parce que déjà sensibilisée à ces aspects – et peut-être aussi déjà un rien désabusée, voire résignée.
Pourtant c’est aussi le propos du livre, et j’ai apprécié certains éclairages apportés, glissés au gré de l’enquête, notamment celui des gens qui, blasés, ne font plus attention aux données qu’ils laissent à la merci des géants du web puisque le mal est fait, la panoptique, que je ne connaissais pas. Malgré le portrait assez sombre dressé par l’auteur, j’ai beaucoup apprécié qu’il donne malgré tout des éléments pour avancer et ne pas se laisser submerger. J’ai aussi un instant craint, à la fin, un discours désabusé sur la politique, le vote, la manifestation comme outil de lutte, mais j’ai beaucoup, beaucoup apprécié le message transmis, message d’espoir qui, dans ma lassitude, m’a un peu poussée à me réveiller sur ces sujets.
L’enquête, en elle-même, n’est presque qu’un prétexte pour traiter ces thèmes et les mettre à disposition du lecteur. J’ai apprécié les personnages, sympathiques, mais relativement classiques dans leur schéma de personnage de texte policier, idem pour le déroulé de l’enquête. L’aspect anticipation est vraiment léger pour permettre de donner corps aux idées défendues.
En soit, je sors donc de cette lecture plutôt mitigée mais positive malgré tout. Si la forme m’a paru un peu déjà vue, en revanche le fond, la démarche et les messages transmis m’ont beaucoup plu, et rendu la lecture très sympathique.

Infos livre :
Année de parution : 2021
Editeur : Argyll
#ISBN9782492403002