Les premières lignes du résumé n\’avaient pourtant pas de quoi rassurer : Elena Michaels, seule femelle loup-garou existant. De quoi redouter l\’histoire, pour qui n\’aime pas les scènes de sexe gratuites. En revanche, l\’idée de la recherche d\’identité de l\’héroïne, entre son humanité et son côté loup-garou promettaient une histoire intéressante, si l\’auteur trouvait la bonne manière d\’exploiter l\’idée. Et ç\’a été le cas. Sans proposer un texte extrêmement riche et complexe, Kelley Armstrong réussi à proposer une histoire basée sur cette dualité de son personnage principal, et à mener de front une intrigue, sinon originale, tout à fait passionnante. Le lecteur apprend donc à connaître Elena et sa difficulté à vivre une vie normale en raison de son lycanthropisme, la Meute et ses différents éléments.
L\’idée de départ ? Un groupe de loup-garou, appelé la Meute et ayant développé une sorte d\’éthique de comportement du loup-garou, tente de lutter contre les cabots, c\’est-à-dire des loups-garous solitaires, et leurs actes criminels, qui pourraient mettre les humains au courant de l\’existence de leur espèce. La Meute va devoir faire face, dans ce premier tome, à une \ »alliance\ » de cabots, dont certains cherchent à gagner un territoire, d\’autres à récupérer la seule femelle de leur espèce, d\’autres encore à s\’émanciper du contrôle que les compagnons d\’Elena exercent sur eux. En somme une simple histoire de rivalité et de lutte entre deux camps, mais que l\’auteur saura parfaitement exploiter à travers de multiples rebondissements simples et efficaces, sans jamais tomber dans la facilité qui consisterait à se servir de ses personnages lycanthropes afin de sortir d\’une impasse narrative.
Les personnages quant à eux, sans que leurs schémas initiaux soient très originaux, restent tout de même suffisamment développés et fouillés pour que l\’auteur s\’attache à eux rapidement. Les divers membres de la Meute possèdent leur caractère propre et les relations que l\’auteure tisse entre eux sont tout à fait cohérent. Entre le fougueuse Elena, qui cherche à nier sa véritable nature afin de s\’intégrer au monde des humains, Clayton, son ancien compagnon prompt aux actes irréfléchis, Jérémy, le sage Alpha de la Meute, ou Antonio et son fils Nick, le lecteur ne trouvera des personnalités travaillées et différentes, toutes attachantes. Les personnages secondaires tels que les cabots ou les personnages humains ne sont pas non plus délaissés.
Enfin, côté style, Kelley Armstrong propose un texte simple et efficace, au vocabulaire relativement développé, facile à lire sans pour autant paraître fade. Et surtout, exempt de scènes de sexe détaillées destinées à appâter le lecteur en rut (nous ne re-citerons pas le livre du début, mais sachez que celui-ci, ce genre de scènes et les héros décervelés ne sont pas étrangers à mon dégoût initial pour tout ce qui est classé en bit-lit…).
En somme, un livre qui m\’a en tous points satisfaite, en proposant un contenu travaillé et prenant. En ce qui me concerne, il s\’agit d\’un début de réconciliation avec le genre bit-lit. Je compte bien suivre les autres ouvrages de l\’auteure, et tenter d\’explorer plus avant et prudemment d\’autres livres du genre.
En attendant, Morsure est sans conteste un livre que je conseille à tout le monde, jeunes comme moins jeunes, en quête d\’un texte soigné et efficace, sans prise de tête.
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