
De quoi ça parle ?
Dis moi qui tu hais, je te dirai qui tu es. Marre du patron, mais tu es un peu lâche ? Tu ne supportes plus ton mari ou ton voisin ? Il y a un moyen pour libérer ta colère sans finir derrière des barreaux. Télécharge la top app de la décennie ! Un milliard d’utilisateurs dans le monde… Tout ce que tu as à faire, c’est inscrire les huit noms des personnes que tu détestes le plus. C’est gratuit, sans âge limite et surtout sans morale.

Et c’est bien ?
The 8 list, c’est le récit joyeusement politiquement incorrect de la création et du succès d’une appli à la finalité toute simple : lister les gens que l’on hait. Si l’idée est fun et présage du bon – somme toute, la lecture a été plutôt bonne et agréable – en revanche je n’y ai pas trouvé ce à quoi je m’attendais.
L’histoire compile un peu tous les travers des réseaux sociaux. Management crasse, libéralisme du même acabit, cynisme, … le fond est sympa mais peine un peu à apporter du nouveau. Sous le nom de la fausse appli 8 list (Eight/Hate list), on discerne sans peine les Facebook et compagnie, ainsi que leurs têtes de pont. Revente des données personnelles, marketting qui roule allègrement sur l’éthique et protagonistes qui naviguent à dix mille lieues de la vie des gens du commun. Pour qui connaît mal ces sujets, je trouve l’exercice intéressant, de manière générale en revanche, je n’y ai rien trouvé de neuf. J’ai eu l’impression de lire une version romancée du film The Social Network.
Un personnage écorché vif, génie du numérique, ses proches, qu’il oublie après les avoir utilisés comme marche-pied, on coche un peu toutes les cases des ouvrages sur le sujet, où l’auteur déroule malgré tout très bien les thèmes de la pompe et revente des données personnelles, et de l’absence totale d’éthique dans le milieu. Blague à part, je tique toujours quand je lis ou entends « Sérieusement, qui lit les politiques de gestion des données personnelles ? Personne« . A chaque fois je ris en coin, parce que bien que peu dupe même sans les lire… ben je les lis, ces politiques de gestion des données x)
L’intérêt de l’histoire réside plus, à mes yeux, dans le ton cynique de l’ouvrage et la façon dont l’auteur met en scène ses odieux personnages, jusqu’à la fin où l’on sent qu’il se fait un peu plaisir. L’ensemble a surtout des allures de techno-thriller – plus que de science-fiction, où je l’ai vu rangé -, où l’on se demande quand l’équilibre va déraper. Et c’est là encore que l’ouvrage n’est pas celui que j’attendais. La couverture, la teneur de la quatrième de couverture… je m’attendais à une enquête – et je l’ai attendue longtemps, jusqu’à la fin. J’en reviens à mon Social Network, j’ai davantage eu l’impression de lire un condensé piquant et vitriolé du back-office des réseaux sociaux.
Une lecture plaisante néanmoins, mais dont j’ai eu du mal, au final à saisir le but et les enjeux, et ce que l’auteur voulait en faire. Peut-être juste tacler un univers crassou, et de ce côté c’est réussi et relativement jouissif, mais je reste néanmoins sur ma faim.

#PLIB2023
#PLIB2023A
#ISBN9782918541776
Nos avis se rejoignent totalement et en tous points sur ce titre ! Il y a du bon, mais c’est comme si l’auteur n’avait pas trop su quoi faire de tout ça, vers où aller vraiment… Il y a un manque d’aboutissement je trouve assez flagrant. Ca ne m’a pas empêchée non plus de l’apprécier, mais. Mais.
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Exactement. Sur le sujet technologie je trouve presque Alfie mieux fait, en un peu plus subtil qu’avec un gros requin aux dents longues ^^
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