
De quoi ça parle ?
« Les yeux fermés, j’imagine les photons rebondissant entre les particules de poussière. J’imagine leurs chemins sinueux le long du dédale de surfaces vives, les pièges, les impasses, les culs-de-sac, les chausse-trappes. J’imagine Cigale qui accomplit sa rotation sous les étoiles, modifiant l’angle des rayons du soleil sur les panneaux. J’imagine les couleurs, changeantes, chatoyantes. Une nouvelle façon de voir… »
Le présent recueil regroupe 25 récits de science-fiction, fantasy et fantastique. On y retrouve plusieurs thèmes que Ken Liu aborde régulièrement dans ses textes, parmi lesquels ceux de l’héritage culturel et de sa transmission, des modifications corporelles, de la notion de libre arbitre, d’intelligence artificielle…

Et c’est bien ?
Ce n’est pas le meilleur livre que j’ai lu de Ken Liu. Comme dans tout recueil de nouvelles, il y a forcément du bon et du moins bon. Néanmoins, si je compare à son précédent recueil La ménagerie de papier, celui-ci est clairement en-dessous. Les nouvelles en elles-mêmes ne sont pas mauvaises… disons plutôt qu’elles ne sont pas à la hauteur de ce à quoi Ken Liu m’a habituée. Il faut dire aussi qu’une fois lue sa magistrale novella L’homme qui mit fin à l’histoire (que je ne saurais que trop conseiller à tout lecteur souhaitant découvrir cet auteur), difficile de faire au moins aussi bien.
Pour le recueil qui nous intéresse, je ne vais pas m’attarder à égrener les différentes nouvelles, d’autant plus qu’elles ne m’ont pas spécialement plu. Parmi ces textes vous trouverez de la fantasy, du fantastique, de la science-fiction, dernier thème dans lequel Ken Liu excelle à mes yeux. Beaucoup de textes sont longs et je me suis ennuyée das les trois quarts d’entre eux, regrettant l’étincelle d’excitation que j’avais pu ressentir pour mes précédentes lectures.
Néanmoins, je compte bien aborder deux nouvelles qui sont sorties du lot et que j’ai beaucoup appréciées :
La nouvelle Noeuds, dans laquelle un prospecteur industriel aborde le patriarche d’une peuplade indigène d’une région reculée et isolée de la Chine, dont la particularité est d’écrire avec des noeuds. Il est question dans cette nouvelle de pillage culturel à des fins capitalistes. Je ne vous en dis pas plus avant de ne pas divulgâcher ce que l’auteur a imaginé.
La seconde nouvelle est Jours fantômes, dans laquelle une humanité coincée au fin fond de l’univers tente de sauvegarder des bribes de souvenirs terrestres, d’une vie depuis très longtemps derrière eux, en termes de temps comme de distance. On retrouve ici des thèmes déjà abordés avec brio par Ken Liu, ceux de l’héritage culturel et du sens que l’on veut – ou qu’on n’arrive plus à – leur donner. Sûrement du fait de son histoire, ces thèmes sont marquants chez lui, toujours abordés avec une grande justesse et une humanité qui m’a souvent touchée.
En somme, un recueil très inégal dans lequel peu de textes se démarquent. Je ne saurais trop dire si ma déception vient du fait que l’ensemble est moyen, ou si elle vient de ce que j’ai lu d’autres textes bien meilleur de l’auteur. Toujours est-il que ce n’est certes pas son meilleur ouvrage.
Je ne suis pas fan des recueils de nouvelles, justement parce que c’est très inégal souvent… Je ne suis pas particulièrement tentée, mais merci pour la découverte 🙂
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Ah oui les nouvelles ^^ Effectivement je connais peu de gens qui aiment bien. Ce qui m’y plaît généralement, c’est la contrainte de monter un univers et des personnages cohérents dans un espace restreint. Après ça donne du très raté comme du très réussi ^^ Pour Ken Liu, La ménagerie de papier est bien meilleur comme recueil ^^
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