
De quoi ça parle ?
Un don du ciel…
Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n’importe qui en génie.
…ou un pacte avec le diable ?



Et c’est bien ?
En un mot : OUI ! Je ne suis pas très young adult et cette lecture était en plus pour moi l’occasion de lire un deuxième livre de l’auteur, le premier, Phobos, m’ayant laissée sur ma faim. Ce qui m’a fait énormément apprécier celui-ci et qui me pousse à le conseiller, ce sont les thèmes qu’il aborde et la façon dont l’auteur les a traités.
L’aventure, un peu comédie pour ado est un peu light et parsemée de stéréotypes tant dans ses personnages que dans le scénario, qui réunit un peu le cahier des charges d’un film catastrophe. La jeune rebelle issue des bas-quartiers qui rencontre le monde des riches imbus d’eux-mêmes. Roxane ne m’a pas été foncièrement antipathique et je me suis attachée à certains de ses camarades. Faune, surtout, et son côté « ovni » de la nature dans un univers dominé par le numérique, les robots, les IA. Il ne se démonte pas et sont passif lui est utile. Les tourments de ces adolescents et leurs jeux m’ont un peu laissée sur le côté, ça ne m’a pas spécialement parlé, sûrement parce que ça ne trouve pas d’écho en moi. Disons que cet aspect du roman est sympa, ça se laisse lire. L
Le meilleur à mes yeux, c’est que cette aventure sert presque de prétexte à la réflexion menée par l’auteur sur l’Intelligence Artificielle. L’année 2020 s’est vue à plusieurs reprises placée sousle signe de l’IA, qui est apparue dans les actualités, et même les actualités politiques, pour le mettre en réflexion. Si c’est un sujet assez éculé en science-fiction, reste néanmoins que le développement de l’auteur dans se roman m’a beaucoup plu.
Cette question et celle du transhumanisme me touchent beaucoup : jusqu’où aller ? Comment éviter le danger d’une technologie par et pour les riches au détriment des plus démunis ? Ou y a-t-il moyen, grâce à l’IA, d’automatiser la création de richesse pour permettre plus de liberté à l’être humain et lui permettre de choisir son occupation, créer de la plus-value culturelle, éducative, de santé, etc…
L’auteur pose toutes ces questions, on sent qu’il s’éclate à y réfléchir. Il questionne aussi le travail dans notre société : pourquoi travaillons-nous ? (vaste question) Cela nous libère-t-il ou nous aliène-t-il ? Les questions qu’il pose sont aussi en phase avec l’actualité, j’ai notamment beaucoup pensé à la pratique du « voice picking », qui consiste à ce qu’un préparateur de commande muni d’une oreillette suive les directive d’un robot. L’auteur appuie son propos sur le contrat social de Rousseau et le mêle avec brio à son récit. Son développement final m’a particulièrement plu. L’auteur met les mots sur ce que je pense depuis des années, de manière simple et concise. D’ailleurs, si l’aventure m’a moyennement plus, le dénouement m’a séduite : le devenir de Roxane, son discours, l’évolution des Clébardes… On a là une science-fiction positive, qui imagine de potentielles solutions pour demain, et je trouve que c’est à saluer.
Vous l’aurez compris, davantage que pour son aventure, j’ai adoré l’aspect réflexif de ce roman, autant que j’ai adoré que cette réflexion soit proposée dans un roman estampillé jeunesse, avec un contenu qualitatif. Si vous avez l’occasion de croiser sa route et que ces sujets vous intéressent, c’est un roman que je recommande vivement
A lire si vous recherchez :
– un roman qui fait turbiner du ciboulot sur notre société
– un questionnement sur l’IA
– une aventure style « film catastrophe » avec des ados
Personnellement j’ai trouvé cette lecture assez moyenne finalement. J’ai largement préféré l’auteur avec Phobos et plus récemment Vampyria.
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Phobos est sympa, mais j’y ai trouvé des thèmes moins profonds, ou en tout cas qui m’ont moins parlé. Je lirai certainement Vampyria sous peu 🙂
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